De São Paulo à Rio de Janeiro – Septembre 2018- Brésil

Mercredi 29/08
Voilà, je suis arrivé hier à São Paulo, de retour chez Vitor et Camila à Butañta. Cela fait du bien de revenir ici où j’ai déjà passé tant de bons moments.
Les amis sont là, c’est comme si nous nous étions quittés hier tant la reconnexion est simple, évidente.

Fruits

Madhu a grandi et nous rappelle que le temps a passé, 3 ans et demi depuis ma dernière visite. Nous discutons entre amis, Vitor et Camila rentrent de Salvador de Bahia où je ne suis jamais allé. Mais il semble clair qu’il va me falloir planifier cela un de ces jours.  Les amis sont forts, la situation politique au Brésil est catastrophique. Le coup d’état s’est installé, les mesures antisociales, anti-éducatives, anti culturelles, anti écologiques, …. sont mises en place pour toujours les mêmes raisons l’argent, l’argent, qui va toujours remplir les mêmes caisses d’une minorité de privilégiés.
Les élections approchent, le tiercé de tête est Lula (en prison après un procès exceptionnellement expédié compte tenu des habituelles lenteurs de la justice Brésilienne) Bolsonaro (appelé Bolsonazi qui veut tuer 30000 personnes pour nettoyer le Brésil, qui a dit a une femme au parlement qu’elle était trop vulgaire pour qu’il la viole,…) et une candidate de la nouvelle église évangéliste. Donc, les lendemains qui chantent sont plutôt pour après demain. seul espoir ici, si Lula fait plus de 50% l’élection est annulée.
Malgré tout cela la vie continue. Je me promène ce matin avec Vitor dans les rues du quartier nous saluons les voisins, la végétation luxuriante me fait toujours le même effet. Les Sabiar chantent ici et là,… je me reconnecte tranquillement à São Paulo.

Butanta

 

Palmier2

Palmier4

Graf

Nous allons travailler un peu ce matin, une bonne révision des thèmes de Kerlavéo s’impose avant la répétition de demain. Puis nous allons chercher Madhu à la sortie de l’école et revenons dîner à la maison. Ce temps est toujours l’occasion de prendre des nouvelles des amis du Brésil ou de Bretagne, de parler de mille choses entre frères que nous sommes devenus après tant d’années.
Je vais travailler seul cet après-midi car Vitor donne un concert privé avec son groupe « Chorando As Pitangas », je retrouverai cette belle équipe de musiciens demain.

Jeudi 30/08
Grosse journée, nous partons de bon matin chez Carlinhos Antunes pour retrouver les musiciens de Kerlavéo pour l’unique répétition avant notre concert.

Pochettes

Il manquera Pedro Ito, le batteur, qui est en tournée au Paraguay. Il est remplacé par Marcus Simon,, très bon batteur très sympa. Il est vraiment dans l’écoute et sera avec nous pour les 2 concerts.
La répétition se passe bien, il faut se rappeler le répertoire qui date de près de 4 ans mais tranquillement la musique revient. L’orchestre est magnifique, Vitor m’a fait un cadeau extraordinaire en créant cet orchestre pour moi.

Kerlaveo

Quelle belle histoire entre nous. Après le déjeuner, nous irons rendre visite à Alexandre Ribeiro, magnifique clarinettiste Paulista atteint par un cancer depuis un moment déjà. Il fait partie du gratin des musiciens du choro ici et lutte avec détermination contre cette vilaine maladie. Il est très content de nous voir, je ne l’avais pas vu depuis 2015 et il a beaucoup maigri, notre visite fera du bien semble t’il et nous espérons le revoir bientôt en bonne santé pour qu’il nous émerveille avec sa clarinette comme il le faisait il n’y a pas si longtemps.
Ensuite, nous filons au Sesc Pompeïa où le groupe de Vitor « Chorando As Pitangas » se produit ce soir.

Sesc

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Un Sesc est un grand centre de culturel et de loisirs, avec salle de spectacle, médiathèque, piscine, … ils sont fiancés par une taxe sur les commerces du quartier. Ce soir, c’est une soirée privée organisée dans le cadre d’un salon-séminaire sur les loisirs. Pendant la balance, je vais aller faire une petite promenade et ensuite,

Sesc2

Vitor et moi accompagneront Roberta dans un supermarché où elle doit faire quelques achats. Le supermarché est énorme, au moins 6 étages,… il y a du monde partout dans cette fourmilière consumériste. Je suis un peu écrasé par l’énergie de l’endroit. Sur la route, nous croisons plein de gens arborant un t-shirt vert, la couleur d’un club de football du secteur qui dispute un match important ce soir. Il y des maillots à vendre partout, je croise des milliers de gens avec ces t-shirts verts….. le foot et la consommation,…. les moutons sont bien gardés.

Chorando As Pitangas
La soirée ne passera bien, les amis joueront tard et donneront un concert tout en connaissance et générosité comme ils savent le faire. Ils ont un flûtiste/saxophoniste maintenant, Joao, qui joue très bien et Julio Cesar est présent également. Je vas me régaler des grooves et improvisations de ces musiciens qui maitrisent leur musique et leurs instruments toute en donnant avec beaucoup de générosité cette poétique musique. Retour à Butantã tard mais contents.

Vendredi 31/08
Ce matin, nous allons chercher la sono chez Pedro et discutons sur la trajet avec Vitor. Camila vient de voir ses Haïkus édités dans un prestigieux ouvrage collectif. Tout le monde est très content pour elle car c’est une corde de plus à son arc qu’elle ne met pas forcément en valeur.
Les sujets s’enchainent, nous parlons également santé, cancer, … la population ici mange mal, le lobby pharmaceutique est autant à l’oeuvre que par chez nous . Lula avait instauré les médecin de famille, qui passait visiter les gens partout sur le territoire tous les 6 mois. Il observait ainsi, non seulement les pathologies mais également l’environnement, les modes de vie,.. sans lesquels aucune maladie ne peut -être soignée.

jardin

Les médecins Brésiliens étaient contre cette idée dès le départ car ils allaient travailler plus finement pour gagner moins. Lula a donc fait venir 10000 médecins cubains pour pouvoir assurer ce programme. De ce que Vitor a vu, cela fonctionnait bien. Quand le coup d’état à a eu lieu il y a 3 ans, la première semaine suivant le coup, cette loi a été abrogée et les cubains réexpédiés chez eux pour le plus grand bonheur de l’industrie pharmaceutique ici.
Nous travaillerons ensuite un peu les morceaux avant l’arrivée d’amis de Vitor et Camila pour une soirée très sympathique à échanger avec des gens de qualité.

Samedi 1/09
Ce matin, au travail tranquillement, je fais partir un mail vers les proches pour leur donner quelques nouvelles et je vais travailler un peu la flûte pendant que Vitor promène Meia Lua le chien. Le premier concert est demain et il me reste quelques petits détails à éclaircir.
Nous avons appris ce matin que Lula avait été éliminé par les juges pour l’élection présidentielle. La chaos n’est pas terminé ici.
Après le déjeuner, nous retournons au Sesc Pompeïa pour assister à un concert surprise d’Hermeto Pascoal. Sur le chemin, je demande à Vitor des nouvelles de Sergio et Julianna les amis musiciens qui étaient venus en Trégor avec le groupe arMazem et, quand j’arrive au Sesc, je tombe sur eux!! Trop bien, une belle synchronicité. D’autant qu’ils reviennent d’un an à New York. Nous allons discuter avant le concert et partagerons un bon moment ensemble.
Le concert démarre, Hermeto et ses musiciens arrivent en déambulant avec des jeunes d’une école de musique dans le public!

Hermeto 1
Le concert sera magnifique!
Du très grand Hermeto, avec son groupe extraordinaire. Ce musicien a changé ma vie et ma vision de la musique, si je suis aujourd’hui à São Paulo et que je travaille avec Vitor, Carlos, … Hermeto y est pour beaucoup. Je ne l’ai vu qu’une fois, en 2005 à Paris. A l’époque il était follement amoureux d’une femme qui chantait faux… le concert était étrange.Ils sont séparés depuis, la musique s’en ressent! Magnifique, superbe,… les improvisations sont époustouflantes, le nouveau répertoire redoutable rythmiquement,… la claque!

Hermeto 2

Exactement le coup de pied aux fesses qui me fera du bien pour le concert de demain. Le show va durer 2 heures, durant lesquelles Hermeto invitera des musiciens brillants, fera chanter le public, déconstruira les arrangement s sur place,… la fantaisie, l’inspiration, la générosité,…Nous rentrons récupérer Camila et filons à une petite réunion pour la directrice de l’école de Madhu. Son mari a un cancer et les parents veulent faire une fête pour montrer leur soutien. Nous retrouvons les parents dans un petit parc, ils ont fait un feu et discutent des propositions, qu’ils pourraient faire. Vitor m’explique la puissance de la communauté ici, près de nous un groupe fait des grillades,.. Nous sommes sur la place Elis Régina quand même!!
Vitor me dit qu’il y a un vrai esprit de quartier ici, ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres endroits de São Paulo. Cela n’empêchera pas 5 voitures de police de traverser le quartier à fond, gyrophares éblouissants, sirènes assourdissantes,.. durant la réunion.
Soirée au calme!

Dimanche 2/09
Voilà, nous arrivons aux préparatifs du concert qui se déroule aujourd’hui.

Rue

Nous allons beaucoup discuter avec Vitor ce matin, Une petite promenade de Meia Lua, le chien de Vitor dans le quartier, c’est toujours l’occasion de discuter de ceci et de cela,… j’apprends beaucoup. Il y a un match de foot amateur dans le quartier, Vitor me dit que c’est la vision du football qu’il défend. Les simples gens qui s’amusent et tentent de se dépasser individuellement et collectivement par cette pratique populaire… rien à redire.
Nous allons faire des courses ensuite pour le repas du midi et de ce soir. Le petit marché du quartier est toujours aussi sympa. Les étalages regorgent de fruits et de légumes.

Marché Butanta1

Vitor m’explique les fruits d’hiver, les fruits du printemps, de l’automne, de l’été, ils ont tout le temps des fruits, chaque saison en apporte de nouveaux!! Des variétés de bananes à foison…

Marche Butanta2
Retour à la maison et un peu de flûte pour chauffer.
Tout ira très vite ensuite. Nous partons vers 14h chez Joanna qui accueille le concert cet après-midi.

RueFleurC’est une grande maison qui rappelle certains endroits en Bretagne où se déroulent ces concerts à la maison. Joanna est tout sourire et ouvre vraiment les portes de son lieu. Je vais installer la sono avec Vitor puis arrivera Marcus le batteur, puis Gabriel, Rui, et Carlinhos. Nous répéterons quelques morceaux pour revoir les structures avant de faire le programme et les gens vont commencer à arriver. C’est vraiment un concert à la maison, tout le monde se connait, les gens apportent de quoi grignoter,… Le concert se passera super bien. beaucoup d’énergie et de générosité, pas toujours précis mais généreux, généreux. Quelle belle équipe, les improvisateur sont inspirés, les mélodies sont belles la rythmique est solide et groove merveilleusement; Le public sera hyper heureux et nous aurons beaucoup de beaux retours de ce premier concert.

Porte jaune

Lundi 3/09
Ce matin, réveil avec la gueule de bois avec l’information concernant l’incendie du Musée National de Rio de Janeiro. C’est une catastrophe non pas brésilienne mais mondiale!! Il y avait dans ces bâtiments des pièces qui concernent l’histoire de l’humanité et qui ont disparu à tout jamais. C’est la consternation ici!! Pendant que le gouvernement continue à laisser tout partir en ruine pour le seul bénéfice d’une caste de seigneurs/saigneurs qui vide le pays de ses richesses, le pollue, l’appauvrit, le rend chaque jour plus violent,.. voilà encore un élément à rajouter à leur triste bilan depuis le coup d’état. Le Musée était vétuste et l’électricité était à refaire depuis des années. Le gouvernement a toujours fait la sourde oreille.
Ce matin, on ramène la sonorisation chez Pedro Ito le batteur et on discute de la suite du séjour. Retour chez Vitor pour discuter avec Marilyn et déjeuner entre amis.
Cet après-midi est tranquille, Camila me fait découvrir Oscar Scarpati qui travaille magnifiquement avec des chevaux

Nous parlerons ensuite des arbres et Camila me fera découvrir un beau livre écrit par les indiens et traitant des arbres de la foret indienne. L’arbre ne peut être isolé de son esprit et des esprits qui viennent le visiter. fascinant….

IndiensFleurPuis, je vais faire une bonne réunion avec Vitor sur le travail en mars 2019 autour de l’enregistrement d’Oficina. C’est un gros chantier de production et artistique, il ne faut rien négliger, garder en tête les chronologies et l’organisation Brésilienne très différente de la France. Avoir à l’esprit les différences de l’improbable dualité Plestin Les Grèves – São Paulo. Garder en tête que nous ne parlons pas la même langue et certaines interprétations peuvent engendrer de la confusion, donc… prendre du temps. Nous calons les dates provisoires dans l’attente de mon calendrier définitif de Zingaro et parlons beaucoup artistique. Vitor découvre les vidéos d’Oficina et se régale, il est très heureux de voir tout ça car il connait mon parcours avec le Brésil depuis le commencement. Nous allons passer un bon moment à échanger avant que je ne prépare le repas. Carlinhos Antunes vient dîner ce soir ici. Nous passerons une agréable soirée à échanger sur la vie, la musique, la santé, la politique, Carlinhos s’est beaucoup engagé pour les réfugiés à São Paulo

Son travail a payé car l’orchestre joue beaucoup et les membres de l’orchestre (23 musiciens-musiciennes à ce jour) récupèrent du travail après les concerts (cours d’instrument, interventions en écoles, concerts..). Malgré les difficultés actuelles du pays, la générosité demeure, le partage et l’altérité ne sont pas de vains mots parfois. Nous parlerons bien sûr également de l’avenir de Kerlavéo entre Bretagne et Europe et la soirée passera très vite dans une très bonne ambiance.

Mardi 4/09
Travail tranquille, le matin, nous nous attelons tranquillement à la préparation du concert. C’est la présentation publique de l’album ce soir et il reste des petits détails de musique à affiner.
Aujourd’hui, il fait 16°, Vitor est frigorifié, il me dit que nous allons perdre du public car les Brésiliens ne sortent pas quand il fait froid. 16°…. quand même!
Nous partons dans ‘après-midi vers vers Bona.
C’est un joli lieu avec des luminaires étonnants.

Luminaires Bona Luminaires Bona2

Le lieu est connu pour être intransigeant sur l’écoute du public. Cela se sent, cette exigence.  Les musiciens arrivent tranquillement, nous avons un ingénieur du son présent, conscient, attentif et compétent,.. la balance se passera bien.

Bona

Nous ferons un petit bout de répétition suivi d’une petite discussion avec les uns et les autres sur mars 2019. Je commence à structurer mon retour ici autour de l’enregistrement d’Oficina et des concerts possible de Kerlavéo, Oficina, Sopro da Terra avec Carlos et Bernardo.
Arès un dîner tout en finesse, le concert démarre, ce soir petit public mais de qualité, je note la présence de grands musiciens, des amis,sont là également. Je vais faire la connaissance d’une personne qui traduit Paol Keineg en portugais. Incroyable! mais légitime.
Le début du concert est un peu tendu, le froid n’aide pas.mais progressivement ça se libère et les improvisations s’envolent au milieu du concert.
Vitor fait un chorus magnifique sur Chiquinha. Gabriel Levy nous régale sur Modinha, Rui est magnifique de présence et de justesse à chaque instant. Carlinhos libère sa folie  africaine sur quelques moments tandis que Marcus assure son intérim de Pedro à la batterie avec calme, justesse, précision et force.
Le concert sera très bien reçu et nous aurons de belles discussions avec le public après le concert.
Je retrouve avec plaisir Daniel Murray avec qui je vais discuter après le concert, je vais l’inviter sur l’album d’Oficina. Daniel était le premier musicien Brésilien à venir en Trégor au concours de guitare de Trédrez Locquémeau il y a près de 20 ans, il avait 14 ans à l’époque. Aujourd’hui, il est l’un des guitaristes les plus en vue du Brésil.

Nous nous retrouverons jeudi pour travailler sur 2 morceaux d’Oficina

Retour à Butantã fatigués mais contents. Vitor est très heureux, Kerlavéo existe publiquement aujourd’hui, c’est une aventure très importante pour lui, je vais tâcher d’en être digne.

Mercredi 5/09
Ce matin, réveil tranquille et en route vers l’avenue Paulista pour 2 rendez-vous auprès du Consulat et du Bureau export pour voir si nous pouvons travailler ensemble dans ‘avenir.

Sao Paulo Ville Sao Paulo Ville 2

La rencontre est cordiale et les échanges riches,.. nous verrons ce qu’il en adviendra. D’autant que les questions liées aux élections à venir en octobre sont très présentes. Si Bolsonaro passe,… le Brésil va devenir un pays infréquentable pour quelques temps des administrations diverses,…
Puis nous allons rejoindre Camila et Madhu pour déjeuner, faire le tour d’une librairie et de quelques commerces artisanaux. C’est repos maintenant et nous allons aller voir Flora la fille de Camila que je connais bien.

Masque Floflo masque Floflo2Elle travaille dans un magasin de tabac qui vend tout ce qui peut servir à rouler,… juste à côté est un magasin de 33 tours, des vieux et de très récents. On sent  l’atmosphère underground et alternative ici. Floflo va bien, c’est une bien belle jeune femme à présent, la vie continue.

Jeudi 6/09
Ce matin au petit déjeuner on part directement sur la monnaie locale,

Monnaie Locale 2 Monnaie Locale1Vitor m’explique qu’il s’en fabrique de plus en plus, et que les réseaux sont connectés. Les utilisateurs peuvent acheter avec leur monnaie dans d’autres lieux où existent d’autres monnaies. Dans certains favelas, les résidents paient moins cher que les non résidents les denrées de première nécéssité. Tout n’est pas perdu!
Nous parlons également des élections à venir, des certains candidats associés à la liste de Bolsonarao , Vitor ne comprend pas un candidat noir sur une liste raciste. Je lui fait part d’une expérience d’un ami à Rennes qui a vite compris que seul l’argent comptait à un moment. Il n’y avait plus ni programme, ni idéologie,… juste l’argent. Il rendra tout le monde fou sur cette planète.

Arrive Daniel Murray, nous sommes très contents de nous retrouver et Daniel est ému de l’invitation à travailler sur Oficina.

Daniel-VitorNous allons regarder les 2 morceaux, tout de suite, cela fonctionne. Il n’y a rien à dire, Daniel comprend très vite l’esprit des morceaux son écoute est fine et précise et ses idées à propos et judicieuses. Nous allons bien nous amuser avec Vitor et Daniel. Puis déjeuner et nous partons retrouver Camila qui veut m’envoyer dans une boutique dédiée aux Indiens du Brésil et plus largement d’Amérique du Sud.

Boutique Indienne

Je vais voir de beaux objets artisanaux, avant que cela ne glisse un peu vers la magie.

Indiens4Masque Indien 2 Masque Indien1Je reste prudent devant les flûtes des Urua et Kamayura, le responsable du lieu me présente de nombreux objets que je sens habités, nous écoutons des flûtes rituelles très intéressantes, je vais même récupérer un disque. Il va également nous montrer des flèches de sarbacanes trempées dans le curare pour aller chasser le singe.

SarbacaneLà encore, je mesure la chance d’avoir Vitor et Camila comme guides afin d’aller en plein São Paulo dans cette petite boutique pleine de ressources. Je vais acheter un appeau Toukoum pour communiquer avec les singes, c’est une toute petite noix de coco ainsi qu’un Kota qui est un sifflet des indiens Ayorelles du Paraguay en bois de Palo Santo.

Grafitti2
Retour à Butantã, nous nous préparons à partir demain pour 3/4 jours à Piracaia à moins de 2 heures au nord de São Paulo. Je retrouve Camilla et Vitor dans la pièce à vivre et ils sont consternés devant ‘ordinateur. Ils viennent d’apprendre que le candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro a été poignardé à l’abdomen durant un meeting. Il a été évacué et opéré, cela va le faire monter dans les sondages, Vitor me dit, il ne manquerait plus que l’agresseur soit proche du PT, parti des travailleurs pour que l’élection soit déjà jouée suite à cet attentat. s’en suit une longue discussion avec Vitor sur la politique au Brésil, l’incapacité des Brésiliens à choisir leur représentants. Vitor me dit qu’il a quand même l’impression que les français et les Etasuniens ont la capacité de choisir alors qu’au Brésil, il a toujours l’impression que la CIA décide de tout, il y a eu le coup d’état sur Dilma après qu’elle aie gagné les élections. Arrivé suite au fait que le Brésil avait décommandé une raffinerie aux USA, tout comme une commande d’avion pour surveiller les frontières traversées par des pilleurs scientifiques qui viennent chez les Indiens d’Italie et du Japon pour faire sortir en contrebande des plantes médicinales et des remèdes des indiens qu’ils vont ensuite étudier, vendre et breveter.
Bref, Vitor est très triste de cet état de fait, il voit le pays sombrer de nouveau dans la cupidité et l’égoïsme en laissant sur le bas côtés les plus démunis avec une violence implacable.

Vendredi 7/09

Aujourd’hui, c’est le départ vers Piracaia, nous sommes à peine partis qu’un pneu crève, juste sur le périphérique.

PneusBorracharia
Je sors rapidement de la voiture pour signaler notre véhicule aux automobilistes qui roulent comme des fous, pas de bande d’arrêt d’urgence ici!!
Vitor change le pneu mais nous allons vivre un moment de stress assez intense. Puis, nous allons à la Boracharia réparer immédiatement. Dans un quartier populaire  (= pauvre) nous trouverons notre réparateur bien content d’avoir du travail en ce jour de fête nationale où son petit garage reste ouvert.
Nous repartons pour 4 h de route au lieu d’1h20 liées aux embouteillages. Pour le coup, nous ferons un arrêt imprévu dans un restaurant d’autoroute. Là aussi,… tout est beaucoup beaucoup plus gros. Moi qui ne supporte pas ce genre d’aires de repos consumériste en France, je suis servi, c’est 100 fois plus gros. J’aurai le droit à un déjeuner industriel. Nous restons le temps minimum et reprenons la route vers Piracaia. Une fois sortis de l’autoroute, le paysage redevient enchanteur, palmeraies, reliefs montagneux tropicaux,

Vers Piracaiaà proximité de Piracaīa je trouve des haras, il y a des chevaux partout ici, me voilà dépaysé…
Nous sommes dans une zone où il y a une réserve d’eau  potable énorme, sorte de lac Estonien. L’accès est toléré pour les riches qui s’y promènent en jet ski-moto de mer, je ne sais pas trop comment appeler ce véhicule qui pollue l’eau potable. Les pauvres, eux, n’ont même pas le droit de venir se baigner ici.
Nous arrivons à Piracaīa, c’est une petite ville très belle, charmante, accueillante. Vitor me raconte l’histoire de Mr Bata, venu dans les années 30 ou 40 pour fuir l’Europe en feu. Il était communiste et s’est installé ici. Il a monté un fabrique de chaussures, sa spécialité, et a ouvert immédiatement une grosse bibliothèque pour que les ouvriers et résidents de cette région très rurale aient accès à la culture. Il a également mis un système de petits dépôts de livres dans tous les arrêts de bus de la commune. Celui qui a créé les chaussures Bata a laissé une trace de culture, d’éducation, de partage très durable ici. Vitor me dit qu’il ne sais pas vraiment comment il a fini,  mais il pense qu’il a été assassiné par les militaires.
Nous arrivons dans la maison que Vitor et Camila louent ici depuis avril.

PiracaiaNous sommes dans une ville de 30000 habitants mais j’ai l’impression d’être à Guingamp, sauf qu’il y a 3 centres culturels, un musée, plusieurs bibliothèques,… nous sommes logés en plein bourg, je découvre la sympathique maison des amis.

Piracaia2Puis nous allons au marché local où sont présents uniquement des producteurs locaux du pain de manioc, du fromage de chèvres, de la  bière locale, des sucreries, des légumes, du miel, des fruits, c’est un marché très sympa, tout le monde semble se connaitre. On m’offre un café comme au Vieux Marché! Je fais la rencontre de quelques amis de Vitor et Camila, beaucoup de gens très cultivés et impliqués dans l’éducation ou les arts.

Marché PiracaiaJe rencontre une thérapeute française qui fait du Reiki, de l’acupuncture ici. Nous allons discuter avec beaucoup de gens dans une très bonne ambiance. Vitor m’explique qu’il y a 2 églises dans la ville tout en haut sur le centre historique, l’église des riches et des blancs,.. ici en bas, l’église des pauvres, des noirs et des métisses…

Eglise Marché
Les enfants jouent dans le parc, juste en face… Aucun sentiment d’insécurité ici, je sens que mes amis sont heureux de vivre une vie quasi normale sans le stress de l’agression ou du petit bandit.
Retour tardif à la maison pour enchaîner sur une discussion sur Salvador de Bahia où Camila a vraiment été secouée par les lieux et les gens qu’elle a rencontré. la Bretagne, les Léonards, les Bigoudens, les Cornouaillais, .. l’humour breton fait toujours rire les amis.

Nous parlons également de Marmelopolis, un endroit où les amis on également songé s’installer. Ils souhaitent vraiment quitter São Paulo. Nous allons discuter jusque tard sur la conservation de l’eau, la permaculture et les plantes locales

Samedi 8/09
Ce matin tout le monde se réveille avec les yeux gonflés et le nez chargé, réaction allergique à une maison pas assez ventilée semble t’il.
Branle bas de combat et ménage intensif, on sort tout et on secoue tout on ventile la maison, nettoie les sols. Je vais ensuite aller marcher avec Vitor dans le centre ville à la découverte du cinéma, du centre culturel, de l’église des riches,…

Piracaia casa Viva Piracaia cinema Piracaia Eglise centre Piracaia fleur Piracaia Hotel Piracaia maison
Belle ballade aujourd’hui, à 20 mn de Piracaïa , la Fazenda Serrinha située à 3kms de la route est magnifique pour y aller, de beaux reliefs de ce paysage tropical luxuriant, il y a quelques pâtures ici et là mais nous sommes dans un environnement encore un peu raisonné
Nous arrivons dans un lieu perdu au milieu de cette jungle (que je crois!) et la claque commence!

FazendaCa va durer un peu. Déjà la nature du lieu est incroyable, des arbres, des plantes, des odeurs, des couleurs, différentes à chaque pas…. Vitor va prendre plaisir à me montrer l’endroit; tout d’abord l’atelier et ses alentours… sorte de fabrique alternative et responsable d’oeuvres. le lieu est autonome énergétiquement, tout est en éco-construction avec des alliages de terre locale, de bois, de bouteilles, de verre récupérés pour apporter de la lumière,…le lieu de création semble fonctionner en permanence,

Fazenda2 dès que l’on s’en éloigne on ressent la connexion avec la nature et le respect auprès d’elle.  Vitor me montre l’endroit où lui et Camila sont venus faire de la permaculture en Avril dernier; les graines de café sont devenues plantes, Vitor garde un souvenir très fort de ce stage. Nous continuons notre balade qui alterne entre art contemporain et permaculture tout cela dans la forêt. Puis nous allons aller dans les anciennes pâtures où se trouvent des installations artistiques c’est une promenade magnifique et radicale. Cela me fait penser que les amis de l’Autre Idée auraient trouvé ici un beau lieu de rencontre, de recherche, de création et d’expérimentation.

Fazenda 5      Fazenda10 Fazenda9 Fazenda8 Fazenda7 Fazenda6 Fazenda4 Fazenda3
Les oeuvres sont connectées au paysage au patrimoine et à l’actualité de pays si compliqué. Nous prenons de la hauteur et surplombons la réserve d’eau potable. Partout autour sont installés des condominios, résidences privées pour milliardaires de Sāo Paulo, tout le rivage est colonisé par ces gigantesques et arrogants pavillons.

Fazenda11 Fazenda12 Fazenda13
Nous retournons dans la foret et nous continuons à échanger sur la permaculture et à la création artistique. Nous irons ensuite nous baigner dans une mare avant de déjeuner. L’après-midi sera consacré à échanger des notes de musique avec Vitor pendant que les femmes discutent et les enfants jouent dans ce cadre incroyable. Carlos Malta est venu ici faire une résidence avec Benjamin Taubkin (piano), Daniel Morelenbaum (violoncelle),..

Fazenda14Fazenda16 Fazenda17Fazenda18Nous discuterons en fin de soirée des relations aux publics populaires,la place des femmes dans ces lieux de création et la discussion sera bien bien intéressante.

Retour à Piracaīa pour un dîner frugal avant d’aller à la Casa Viva écouter un quartet de Jazz qui joue magnifiquement bien.

Trio Jazz1
La soirée passera très vite, les musiciens sont des spécialistes de l’interprétation de standards et ça joue super! La rythmique groove magnifiquement,, les improvisations de ces musiciens sont inspirées et variées. Je bois du petit lait… non un peu de vin chilien en fait.
Trio jazz2 ,

Dimanche 9/09
Promenade matinale avec Vitor et courses au supermarché du coin. Les même produits cancérigènes que chez nous en pire peut-être. Vitor me dit qu’il y a des colorants dans les bonbons des enfants qui sont interdits en France, au Japon, et aux USA et qui sont en vente ici.
Complètement fou! Il y a tant de bonne nourriture ici, les fruits sont incroyables,les légumes,… comment peut-on continuer à manger touts ces poisons?
Les discussions vont bon train depuis la tentative d’attentat sur Bolsonaro, comme Camila et Vitor le craignaient, il grimpe dans les sondages à présent. Même Médiapart en parle alors que c’est le silence total sur l’actualité au Brésil en France depuis le Golpé (le coup d’état). C’est si navrant.
Vitor me fait part d’une triste anecdote lorsque Camila est allée à une réunion administrative à l’école de Madhu, elle s’est rendu compte que Vitor n’était pas mentionné comme père alors que c’est lui qui avait réalisé l’inscription. Après quelques investigations, ils se sont rendus compte que les écoles ne mentionnent plus le nom du père des enfants à présent, il y a tant de filles mères et de pères qui abandonnent le foyer que par défaut, on ne mentionne que la mère dans les papiers administratifs des enfants.
Catastrophe sociale,…
Nous allons passer un dimanche tranquille, je dois faire quelques exports vidéos d’Oficina pour travailler, nous allons jouer quelques morceaux.

Lundi 10/09
Je me réveille vers 6h00 ce matin au chant des oiseaux. Pas de soucis, je suis bien dans la campagne brésilienne la musique des oiseaux me le rappelle. D’autres sons, d’autres rythmes, d’autres timbres.
Bon, ce matin c’est rangement et ménage, nous repartons vers São Paulo. La route se passe bien, je vais dormir un peu car j’ai eu une petite nuit, j’ai regardé « 10 Canoés » hier un film sur les Aborigènes d’Australie et du coup, je me suis couché tard.
A un moment, alors que le paysage n’est fait que de forets, apparait São Paulo…. Impressionnant…. du béton, des buildings, des gratte ciels, … à perte de vue…. Vitor me dit « un autre genre de foret…. peut-être plus sauvage! » je le crois volontiers.
Nous mettrons plus d’une heure à faire 20kms… un paysage de Favelas au milieu d’une fourmilière de voitures allant dans tous les sens.
Aujourd’hui, ce sera la journée calme avant de repartir. Je rentre me connecter un peu à l’internet après 3 jours de coupure. J’ai invité ce soir les amis au restaurant, nous allons aller manger japonais.

Restaurant JaponaisJaponNous attrapons Floflo en route et allons ensemble vers Vila Madalena au restaurant Ta Nuki. Je suis très heureux de manger Japonais ce soir, il y a une forte communauté japonaise à São Paulo depuis le début du 20ème siècle et ils ont amené avec eux leur fortes traditions notamment au niveau culinaire. ce sera la fête du poisson ce soir. Nous allons nous régaler.

Sushis
Retour à Butantã pour une dernière soirée, demain… en route vers Rio pour retrouver Carlos Malta… demain…le Jazz commence!! Uhuuuuu!

Mardi 11/09
Levé tôt pour un dernier petit déjeuner avec Camila. Nous allons longuement parler de ses haïkus, comment elle les pense, comment vit elle avec la poésie? « Tout doit s’articuler d’une manière très simple, tout est là, j’entends la vie et les poèmes arrivent…. » Quand Camila partira au travail j’irai revoir quelques morceaux avec Vitor avant de nous mettre en route vers l’aéroport. Tout va bien.

Je quitte São Paulo

SP vu d'avionJ’arrive à Rio De Janeiro

RDJ Vu d'avion
J’aurai un vol tranquille et arriverai à Rio De Janeiro à l’heure. Puis, ce sont les retrouvailles avec Carlos, l’accolade est chaleureuse, nous sommes si contents de nous revoir. Les échanges démarrent au quart de tour et la discussion sera belle dans le taxi. Carlos est également très anxieux par rapport aux élections ici. les paroles qui circulent sont très très violentes et Carlos redoute une escalade de tous côtés.
Nous arrivons à Laranjeiras, je suis heureux de retrouver ce quartier très vivant, très populaire et très sympa. Nous allons à pied chez Serafim ,

Serafimle restaurant fétiche de Carlos, pour y manger le Capa de filé traditionnel. C’est une préparation de boeuf avec pommes de terre, oignons, poivrons et du riz au brocolis. Superbe!!

Capa do Filè
Puis il faut filer à Ipanema où Carlos a rendez-vous chez le dentiste. C’est drôle, je n’avais jamais eu l’idée d’imaginer aller chez le dentiste à Ipanema. Je vais laisser Carlos à sa consultation et j’irai marcher sur la promenade.

Ipanema Ipanema2Personne en se baigne, peut-être car il fait froid pour les brésiliens. Je vois cette plage immense, faisant face à des résidences de luxe et bordée de favelas. Je traverse des rues au nom poétique, l’avenue Vinicius de Moraes,… Je vais flâner une bonne heure avant de retrouver Carlos et rentrer chez lui pour une petite pause. Ce soir, Carlos m’emmène au « Manouche » c’est un nouveau lieu de musique. Juste devant un hippodrome, me voilà dépaysé. Carlos connait beaucoup de monde évidemment, mais il est attendu par Fernando Moura, un pianiste avec lequel il collabore depuis longtemps. Je pense que Fernando avait prévu de jouer certains morceaux et Carlos décide que tout sera improvisé et que le Fifistan doit s’exprimer ce soir. Nous allons d’abord écouter la poésie de Linox, l’organisateur, bruiteur, poéte, beatboxeur,..

Manouche1suivi d’un guitariste solo très bruitiste mais très intéressant. Avant que 3 danseurs noirs n’occupent l’espace avec un travail très sensible autour des corps en contact. Les artistes évoluent devant nous, lentement et sensiblement, il y’a de la revendication identitaire et en même temps une dénonciation des conservatismes communautaires. C’est très beau.

Manouche2
Nous arriverons ensuite, marqués par cette belle énergie des 3 danseurs.  l’improvisation sera radicale, pleine d’énergie, drôle, sensible et sauvage. Fernando me semblait un peu anxieux avant que nous ne démarrions, il est enchanté et ses doigts tombent sur le clavier avec précision, force et amour. Le public en redemande, nous ferons 3 séquences autour du répertoire des Beatles que Carlos adore. Ce sera un moment magnifique d’écoute, de partage et d’amitié. Le public viendra nous voir après notre passage pour nous remercier de cette séquence libre, volubile et engagée. La soirée se poursuit avec des nombreuses expérimentations, c’est très intéressant. Les propositions sont variées, pluridisciplinaires,  radicales,… j’ai l’impression qu’en période de crispation, de restriction des libertés, les artistes expriment une volonté d’être libres, audacieux, impertinents avec davantage de force et de radicalité. Ce sera une très bonne soirée et nous rentrons avec le sourire à Laranjeiras.

Mercredi 12/09
Ce matin Carlos doit aller faire une radio et quelques examens, je vais travailler chez lui pendant ce temps là. Nous nous retrouverons vers midi et ferons quelques morceaux ensemble avant de déjeuner. J’apprends aujourd’hui le décès de Timmy Mc Carthy, Voilà, un homme important de mon parcours qui s’est éteint, je pense à Rhona son épouse, à Toni son fils et à tous ces beaux moments que nous avons partagé, notamment lors de mes tous débuts en musique. Repose en paix Timmy, que la danse et l’accordéon continuent à vibrer maintenant que tu es parti.
La journée va passer vite. Carlos prend un peu de temps pour que l’on discute de l’enregistrement d’Oficina. Je lui enregistre 3 morceaux, il écoute, attentif, impliqué,… je suis anxieux de sa réaction. Je ne sais pas comment il va recevoir cette proposition très personnelle de frevo bretons et maracatu du Trégor,… il est emballé, trouve les morceaux très biens. J’ai rallumé Logelloop et je joue les morceaux sur un petit ampli. Mais le son est là! Carlos découvre le  logiciell et est impressionné des possibilités permises. Nous allons échanger une bonne heure sur cette affaire. A suivre d’ici Mars 2019.
Nous partons ce soir vers la salle Cécilia Merles en plein centre historique de Rio pour aller écouter un concert de l’ensemble Mojave.

Fresque2C’est un brass band de 25 musiciens lié à une école de musique très connue ici pour son travail dans les quartiers pauvres depuis très longtemps.
Carlos est invité à participer ce soir. La salle est très belle, nous arrivons pendant les balances/répétitions. Le chef est impliqué et généreux. cela se sent dans sa façon de diriger. La répétition sera un peu laborieuse car ponctuée de larsens assez agaçants. Petite pause par une cantine portugaise et c’est parti. La salle est bien remplie, le concert va durer près de deux heures d’une très belle musique. Il y aura 3 invités, Gabriel Grossi, un harmoniciste virtuose impressionnant venu de Brasilia, Carlos et un jeune violoniste épatant. Avec ou sans invités, les morceaux vont se succéder, variés, puissants, bien écrits et bien interprétés. Quel bel orchestre et quelle belle musique!!

Big Band
Je vais me régaler commet tout le public présent vù les applaudissements de la fin.
Nous restons un peu après le concert avant d’aller tout près, dans le quartier de Lappa écouter et voir du forro. Le forro (for all) est du  bal brésilien. Nous allons retrouver Bernardo Aguiar qui aime venir ici d’après Carlos.
Il y a beaucoup de monde et ça danse,… les couples ne semblent faire qu’un dans cette danse très très sensuelle. Il y a là un groupe de fort belle tenue, bandolim, guitare, batterie, basse et sax/flute. Les thèmes sont beaux et on sent que le groupe joue régulièrement.

Graffitis 3
Nous resterons là une bonne heure avant de rentrer dans nos quartiers, demain la journée sera bien chargée.

Jeudi 13/09
Ce matin, je ne chôme pas, la journée commence avec une réunion Skype avec Jacques-Yves, cela fait un moment qu’il faut que l’on se parle. Nous faisons le point sur les dates d’Oficina à venir, et nous parlons plus concrètement de la période de Mars 2019. Les studios que j’ai trouvé avec Vitor et Carlos à Sāo Paulo et Rio ont l’air de convenir à Jacques-Yves, parfait, je vais mettre une option rapidement. Je fais un point avec Jacques-Yves sur le contenu artistique, la logistique,… bref, cette fois c’est bel et bien parti pour l’enregistrement d’Oficina. Au travail!!
Puis, nous filons vers le centre pour un rendez-vous avec Ionà de l’ambassade de France. La discussion sera très agréable, elle est sensible à la musique, connait très bien le travail de Carlos, .. Elle montre un grand intérêt pour des idées à court et long terme. C’est très bien.
Retour à Laranjeiras pour déjeuner et dès le café descendu, nous partons pour la répétition avec Bernardo Aguiar.

Chez BernardoC’est toujours un bonheur de retrouver Bernardo et de partager des notes de musiques avec lui. La répétition se passera bien, nous passons les morceaux en revue sans trop structurer pour garder l’écoute, la fragilité, l’imagination lors des concerts. Le programme est bien rempli, nous jouons vendredi, samedi, dimanche et …. ce soir, je viens d’apprendre que nous allons participer au concert  de la chanteuse Aline Pais ce soir. Superbe!!!
Nous arrivons à Vizinha 123, C’est la fin des balances,

VizinhaAline est heureuse de nous voir arriver. Nous allons essayer un morceau, une chanson de Vinicus de Moraes sur Xango, tout va bien.
Je vais rester avec Carlos papoter pendant le premier set. La musique de l’ensemble est de très haute tenue, il y a un duo de percussions avec Bernardo qui est redoutable? Son alter égo est plutôt afro-cubain, c’est très complémentaire.. Le public arrive et les gens vont tranquillement s’installer d’abord à table puis progressivement, la piste de danse se remplit. Tout est suave et sensuel, la musique est très riche et très originale. Je vais passer un très bon moment. Je discute un peu avec les musiciens de l’orchestre à la pause et le deuxième set démarre. Aline est habitée par la scène, elle a une réelle présence à chaque instant. Elle danse, elle irradie de lumière, son sourire est magnifique et dans les moments instrumentaux, elle est présente avec la musique, c’est très beau à voir. Elle va inviter les amis, d’abord Carlos, puis moi, puis une amie chanteuse,Louisa Borgès, époustouflante. Le final du concert sera magnifique, tout  le monde aura le sourire et les accolades seront chaleureuse avant de se dire au revoir.
Retour à la maison à 2h00 et au lit, demain, c’est parti pour 3 jours de concerts!!!

Vendredi 14/09

Pensée du réveil, je crois que ce matin, je commence à comprendre à un endroit très spécifique ce qui me touche chez les Brésiliens. C’est cette capacité à être positif, sensible. A chaque fois, que je joue ici, tout le monde me remercie chaleureusement, mais pas que moi. Ils se comportent comme cela entre eux également. Cela peut sembler superficiel mais c’est extrêmement tendre et doux, sensible, profond, voir spirituel. L’occident nos éduque dans le jugement et l’égo, tout comprendre, tout analyser, tout maitriser, …. quelle arrogance en fait. Ici, tout me semble plus simple à cet endroit précis de la sensibilité des brésiliens qui tire vers le haut, pas l’amour et la gentillesse.
Après un réveil tranquille, Carlos m’embarque pour une marche.

LaranjeirasOula!! je n’avais pas prévu tant de reliefs, cette marche me fait le plus grand bien, nous en profitions pour échanger sur la musique, l‘avenir, la spiritualité,… tout cela tranquillement, sereinement.

RacinesCarlos est très positif, quoi qu’il arrive demain sera bien. Quand on se rencontre et que l’on se trouve, c’est parce que c’est le moment de se rencontrer et de se trouver.

Carlos
Bon déjeuner chez Maya, à côté de chez Carlos, une petite cantine servant des plats finement préparés. Je vais me régaler d’un poisson avec des lamelles de courgettes, une purée de potiron et une petite sauce.

FresquePuis, nous rendrons visite à la maman et au papa de Carlos qui n’habitent pas si loin. C’est un moment très émouvant car la maman de Carlos a été dans le coma cet hiver et les médecins n’avaient plus de solution pour elle. A plusieurs, nous avons travaillé à distance pour tenter de faire quelque chose et Carlos nous a immédiatement contacté pour nous dire qu’elle s’était réveillée, puis qu’elle reprenait des forces, puis qu’elle allait rentrer chez elle. Carlos lui a tout raconté et elle souhaitait faire ma connaissance. Ce sera fait ce jour et nous sommes émus tous les deux. c’est une femme de 90 ans diminuée que je vois mais je sens sa conscience et son envie de rester encore quelques temps sur cette planète.

Nous rentrons à la maison, ce matin nous allons marcher et j’en profite à chaque fois pour faire des photos sur les graffitis, qui sont souvent davantage des fresques, je suis émerveillé par la créativité et les techniques des artistes de rue qui sévissent ici.

Graf1 Graf2 Graf3 Graf4 Graf5 Graf6  Graf7Graf8 Graf9 Graf11  Graf12Graf13 Graf14 Graf15 Graf16 Graf17 Graf18 Graf19 Graf20

Vitor m’avait expliqué que la mairie conservatrice de São Paulo avait, dès son arrivée au pouvoir aux dernières élections, recouvert tous les murs de peinture grise…. ça devait être sympa.
Comme à chaque fois, ces temps de marche sont propices à l’échange, à la discussion et à la découverte.

 

 

 

 

 

Retour au QG pour travailler un peu sur le blog et sur l’organisation de Mars 2019. ça avance puis, puis en route vers le Triboz. C’est un lieu important pour Carlos.

Triboz
C’est un restaurant où il y a de la musique, Mike, le propriétaire est australien, trompettiste fou de jazz et de Brésil. J’ai déjà joué ici avec Carlos en 2013 et les retrouvailles sont très chaleureuses. Le lieu est superbe, les sourires fusent de partout, je retrouve Augusto Matoso le contrebassiste historique de Carlos et nous sommes très heureux de rejouer ensemble. Mike gère le son, les balances se font un peu à l’arrache et je vais avoir un gros soucis de carte son. Elle ne s’allumera pas ce soir. Nous avons d’autres cordes à notre arc, donc, ce soir, pas de Logelloop. C’est un petit coup de stress mais bien vite, l’arrivée des musiciens fabuleux du quartet de Carlos, Fernando Moura et Bernardo font que tout se passera bien.
Nous allons jouer sur une petite scène et  il y a beaucoup de monde.
Le premier set sera très jazz, le deuxième set plus axé sur le répertoire des Beatles que Carllos affectionne particulièrement. et le 3eme set baguenaudera entre Beatles et pifanos.
Entre le premier et le deuxième set, Mike nous dit qu’il a un soucis d’électricité. Pas de soucis, Carlos annonce que le deuxième set sera acoustique.
Nous allons démarrer acoustique et continuer progressivement avec du son.
Carlos est magnifique de construction du concert, il sent la salle, le public, les musiciens,..il communique avec nous magnifiquement et se branche très souvent sur le public. Les gens sont heureux et l’expriment par des applaudissements sonores, nombreux et soutenus.
Je vais passer une très très bonne soirée.
Nous remettons cela demain. De retour chez Carlos, je réinstalle tout mon matériel pour essayer de comprendre ce qui ne va pas avec la carte son. Tout a l’air normal mais la communication n’a pas l’air de fonctionner entre l’ordinateur et la carte son et je pense que j’ai un soucis de Firewire. Il est tard et je tombe de fatigue, je m’en occuperai demain.

Samedi 15/09
Courte nuit, le quartier est sonore le samedi matin. Après le petit déjeuner, je me replonge dans ma carte son et le diagnostic de la veille se confirme. soit le cable est HS soit le firewire de la carte a lâché. Je devrais trouver une autre interface pour ce soir et surtout pour demain. Nous allons contacter Fernando Moura et Bernardo Aguiar pour tenter de trouver une solution dans la journée.
C’est samedi, il faut aller au marché du quartier.

Marché LaranjeirasNous partons tous les deux pour une heure de ballade dans le bruit et les odeurs de pain, de tapioca, poisson, épices,.. Le marché mélange alimentaire et artisanat, je vois de jolies choses et nous flânons avec Carlos entre les étalages. Un stand de poisson énorme avec 9 personnes qui y travaillent. Nous sommes vraiment dans la nourriture industrielle et l’élevage intensif. Il n’y a quasiment pas de poisson sauvage ici.
Durant la ballade les amis nous appellent pour tenter de dépanner mes soucis informatiques. ça va s’arranger!!
CajousFruits2 Piments LaranjeirasDurant le déjeuner, je m’organise pour aller chez Bernardo pendant que Carlos sera en studio cet après-midi. Il doit enregistrer avec des musiciens suisses et j’irai de mon côté chez Bernardo pour tenter de trouver la solution pour ce soir et surtout demain.

Marché 2 LaranjeirasEn fait, cela va être très compliqué, les habitudes et relations technologiques ne sont pas les mêmes, le fait que j’utilise un logiciel que personne en connaît n’aide pas à impliquer les aides potentielles, la langue,.. donc, je ne m’en sors pas;…. finalement Fernando Moura va m’apporter une interface ce soir.
Je reviens rapidement chez Carlos pour une douche et nous repartons vers le Triboz. Nous faisons un petit crochet pour attraper son papa qui veut assister au concert ce soir. Le papa de Carlos est un personnage, je l’ai rencontré il y a 3 jours et il semble que nous soyons déjà de vieux amis. Carlos a une très belle relation à ses parents, c’est très touchant.
Je m’installe tranquillement, Fernando arrive avec sa carte son, nous allons l’essayer dans le tout petit bureau de Mike et ça marche!! J’aurai besoin d’être tranquille chez Carlos pour tester vraiment mais là…. j’ai l’impression que tout va bien.
Je vais casser une petite croute, discuter avec Augusto le contrebassiste qui me redit qu’il souhaite quitter le Brésil. L’an dernier, le gouvernement a gelé les salaires des fonctionnaires pendant plus de 10 mois. Cela a été dramatique. Augusto connait des musiciens qui n’ont plus d’argent, cela a engendré un stress terrible et 2 musiciens de l’orchestre symphonique sont morts d’une crise cardiaque lié au stress généré par cette situation.
Nous discutons longtemps, je suis si navré d’entendre ce qu’il me dit. ce pays est si beau, il y a tant de choses à y faire…
Le concert va démarrer, Carlos m’appelle pour le premier morceau, duo de flûtes des indiens Japurutu. Puis les morceaux s’enchainent,l ‘écoute est magnifique ce soir et les interactions multiples. Woaw! Quel son, tout  le monde est impliqué dans l’écoute, on retient, on lâche, les improvisations sont inspirées, Carlos organise les choses pour que chacun construise son chorus tranquillement. La dynamique est magnifique, les nuances sont là, tout est dans l’écoute!! Carlos a le sourire jusqu’au oreilles! Au premier rang son papa a l’air d’être heureux, il a été rejoint pas l’une des 2 filles de Carlos et son mari.
Les morceaux s’enchainent, le public répond,…. quel son! ça envoie de tous côtés! Je ne connaissais pas le nouveau batteur, il est redoutable!! Les 3 sets vont s’enchainer tous aussi différents mais quel beau concert. Carlos nous envoie où il veut avec bienveillance et amour. L’exigence est là, l’écoute indispensable, mais la fantaisie et la générosité nous amènent à des endroits où on peut s’amuser de tous les accidents et imprévus. Une belle leçon de vie en fait!!
A l’issue du concert, tous les musiciens seront très émus, le public vient nous voir et nous aurons de bien belles discussions avec certaines personnes;
Retour à la maison, fatigués mais contents, je réinstalle mon ordinateur et teste de nouveau la carte son que m’a prêté Fernando, ça marche! Je vais bien dormir ce soir.

Dimanche 16/09
Bon réveil, je me rends compte que mon séjour touche à sa fin,.. il s’en est passé des choses durant cette session. Ce matin, nous nous rendons à Santa Tereza visiter un studio. Je reviens avec joie dans ce quartier où j’avais passé 2 semaines en 2013. Il est situé sur les flancs d’une des montagne, on y domine Rio et sa baie,… c’est un très beau quartier, de vieilles maisons, avec des rues pavées, c’est aussi un quartier avec de nombreux favelas qui est réputé être dangereux. Il ne m’était rien arrivé lors de mon dernier passage même si je me souvient avoir entendu des fusillades certains matins.
Le taxi qui nous emmène se perd et nous allons nous retrouver au milieu de la favela. Le chauffeur va nous faire une montée de stress immédiate, Carlos est en ligne avec Dominique, et nous allons sortir sans soucis et trouver le studio dans une petite rue.

Santa Tereza2
Nous allons rencontrer Dominique dans un studio que l’on nous a recommandé. Le lieu est incroyable, on y domine le ville, Il y a une piscine, tout a été conçu, pensé, structuré par des pros. Il y a 8 suites pour les gens qui veulent rester dormir et il y a des branchements pour des câbles dans chaque pièce. C’est impressionnant et sûrement démesuré pour les 2 jours d’enregistrement que j’imagine à Rio en Mars prochain. Néanmoins, je prends le temps de discuter avec Dominique, le responsable du lieu. Il nous explique l’historique et les potentialités de l’endroit, nous nous trouvons même des connaissances communes. Pendant la discussion, on entend des coups de feu, Santa TerezaSanta Tereza Studio Santa Tereza Studio2 Santa Tereza Studio3Dominique nous explique qu’il y a un paranoïaque dans le quartier qui s’exerce au tir tous les jours, il a 2 gardes du corps et des caméras partout autour de sa maison.
Nous devons aller déjeuner dans le quartier chez une belle soeur de Carlos, nous prenons congé et repartons à pied dans le quartier. Nous allons bien marcher, je fais quelques photos et Carlos me fait comprendre qu’il est bon de ne pas trop faire les touristes ici. Pas de soucis.

Santa Teresa 3 Santa Teresa3
Nous arrivons dans la maison de famille où je vais rencontrer une belle poignée de beaux frères et de belles soeurs. Le barbecue chauffe, viande rouge, poulets, saucisses,.. les bières sont au frigo et on sent que le gens ne vont pas beaucoup bouger de la maison aujourd’hui.

BBQ
A un moment, j’entends une pétarade pas très loin, je demande à notre hôte qu’est ce que c’est et il me répond avec bonhomie que ce sont des feux d’artifices.
Il est 14h30, il fait grand soleil,  je ne suis pas convaincu par la réponse.  Je vais passer un bon moment et avoir de belles discussions et une petite initiation à la Samba de Rio de Janeiro,…
Vers 16h, nous prenons congé car il y a un concert ce soir.
Nous rentrons à Laranjeiras, sur le chemin nous discutons sur l’alimentation, je vois beaucoup, beaucoup de gens malades, obèses, je vois l’alimentation proposée dans les supermarchés, dans la restauration rapide,….et comme par hasard,…. les Drogarias (pharmacies) énormes, présentes partout. Voilà, le système est bien simple, on empoisonne les gens en leur faisant manger de la nourriture de mauvaise qualité à la population (plutôt les pauvres d’ailleurs), ensuite avec la complicité des médecins corrompus pas les laboratoires, on revend de la drogue et on s’enrichit à chaque bout de la chaine. Bien pensé, bien ficelé,.. implacable.
Carlos me dit aussi que le pays a beaucoup changé après la coupe du monde de foot. Avec tous les spectateurs venus, sont arrivées des microbes et des nouvelles pathologies (Chikoungougna, dengue, fièvre jaune, sida,..) là aussi, on propose moult vaccins. Notamment à des pauvres à qui l’on impose les vaccinations. De nombreuses femmes enceintes ont eu des soucis suite aux vaccinations et de nombreux enfants sont nés avec des problèmes.
Bref, un bien triste tableau.
Après une courte sieste en hamac bercé par le son du match de foot que regarde Carlos. Nous partons pour le concert.
Nous chargeons le matériel dans le taxi et partons aux balances.
En route vers Botafogo! Etnohaus est un nouveau lieu de Rio, c’est un studio de répétition et d’enregistrement vidéo.

Etnohaus Etnohaus2
Le mot de passe du réseau wifi est fora Temer (dégage Temer, l’actuel président du pays qui a été mis là lors du coup d’état).
Nous allons donner un concert bien long, près de 2heures. Tout va bien, notre musique est fragile, demande beaucoup de  conscience, de présence, les improvisations doivent être impérativement nourries. Il y a dans cette musique une très séduisante fragilité, tout cela se construit peu à peu, le territoire de Sopro da Terra est à construire.
Le public est très réceptif à la proposition. L’écoute est superbe.
Nous aurons également de belles discussions après le concert. Je fais la connaissance du fabricant de Pifanos de Carlos. il vient livrer un pifano que Carlos lui a commandé, Carlos me fera cadeau de ce fifre. Je suis très ému.
Les gens au bar parlent de Bolsonaro la tension est palpable chez les femmes qui travaillent au bar.
Nous allons rentrer bien tard à la maison, nous faisons un petit casse croute et au lit

Lundi 17/09
Ce matin, je prépare mes affaires pour rentrer à Sao Paulo, c’est le dernier petit déjeuner à Rio. Carlos me salue à l’aéroport, nous sommes très très contents de tout ce qu’il s’est passé cette semaine et avons hâte de nous retrouver peut-être à Paris en février et sûrement au Brésil en Mars 2019.

Rio fin
J’arrive à Sao Paulo et je retrouve Vitor venu me chercher. Il va bien, nous nous donnons des nouvelles de l’un et des autres. Retour à Butanta, je vais préparer mes affaires pour le grand départ. Nous faisons un petit temps de travail avec Vitor et allons retrouver quelques amis ce soir avant  de nous dire au revoir.