FIFRES DE GARONNE 2014

Renard

A bout d’anches, d’embouchures
j’avais agrippé des amarres à des incertitudes
au bord de Gascogne.
J’étais biffin, gardien de l’importance
qui se dérobe à l’écriture,
greffier de l’ordinaire dans un jardin de fifres.
La flûte connaissait la vie, ceux qui se chargent des invisibles
à St Pierre ce soir là où passe la Garonne
pour saluer les tambours de Breizh et du Brésil,
les rondos d’ici, des fanfares de l’aube
aux ombres des portiques.
DANS UN JARDIN DE  FIFRES!!!

 

Mardi 24 Juin
Départ matinal du Trégor vers St Pierre D’Aurillac, je retrouve l’ami Riquet à Troguery et nous partons, la voiture bien chargée vers l’Aquitaine. Voyage tranquille avec une petite escale à Nantes. Nous attrapons Laura qui fera office d’interprète avec les Brésiliens. Nous arrivons à 19h00 à St Pierre et le chantier est déjà bien avancé. Des sourires et des rires, comme à chaque fois, les brésiliens arrivent et l’équipe a préparé un feu de la St Jean pour les Brésiliens dont la pratique musicale au Nordeste est très active autour de ce genre d’évènements. João Do Pife est en pleine forme malgré ses 71 ans. Il va jouer comme un fou avec ses musiciens autour du feu et tout se terminera en bien beau boeuf avec Marion et Wilfried et les Brésiliens.
Feu
Je retrouve Amaro et Claudia que j’avais rencontré à Olinda et Adail est également de la fête. Tout va bien et cette entrée en matière augure d’une belle édition 2014.

Mercredi 25 Juin
Ce matin, je reste chez Pierre travailler, j’ai pas mal de morceaux à apprendre pour dimanche et des choses à préparer pour vendredi soir. J’arrive sur le site pour déjeuner, les amis sont là, un bon repas et nous filons avec les Brésiliens au Centre de Loisirs pour jouer quelques morceaux et présenter aux enfants de St Pierre la pratique des Bandas de Pifanos du Nordeste.

CDL2

CDL1

 

 
Petit moment de tendresse des Brésiliens face à des enfants qui ne mesurent peut-être pas vraiment à qui ils ont affaire. Nous retournons sur le site et à 18h00, nous sommes conviés à une dégustation chez Paul Dartigolles. Les Brésiliens vont gouter aux joies des vins, blanc sec, liquoreux, crémant, rosé, rouge,… c’est la fête, les amis se régalent.

CAM00875
Retour au site pour dîner, une petite réunion avec Marion et Pitou pour la création de dimanche et ensuite répétition avec une partie des Sous Fifres. Les Brésiliens reviennent du match de foot et dansent pendant la répé. Tout va bien.

Jeudi 26 Juin
Travail matinal chez Pierre, je révise, je révise. L’après-midi sera consacré à la soirée de demain, je rencontre Jonathan, le fil de feriste avec qui nous allons jouer avec Michel, je fais une petite balance et quelques essais avec lui avant le dîner. Le site se monte tranquillement, les gens travaillent avec un sourire aux lèvres permanent. Des rencontres improbables se font entre les amis de Bretagne, d’Aquitaine, du Brésil. Denis Péan arrive à la gare de St Pierre d’Aurillac, nous organisons un convoi pour aller l’accueillir avec les Brésiliens. Tout le monde se cache pour lui faire la surprise et quand il arrive le quai de la gare est désert, un petit moment de solitude et les Pifanos démarrent suivis des percussions et dans un énorme charivari Denis fait une première connaissance avec l’équipe. René Lacaille est également là
René-Denis
et ce soir Mamar Kassey s’arrête sur la route de Marseille pour dîner avec nous.
MK - copie
Tout le monde est content de retrouver Yacouba et Boubacar, l’ambiance est très bonne, ce sera l’occasion d’officialiser Marion en tant que Présidente Dictatrice du Flûtistan Garounès en compagnie de Yacouba et João Do Pife. Très bonne soirée.

Vendredi 27 Juin
L’effervescence règne ce matin, le festival démarre ce soir. Tout va bien, nous sommes un peu préoccupés par les prévisions météo mais on garde confiance. Les balances se font, les derniers réglages s’affinent, Françoise Degeorges et Pierre de France Musique arrivent, Jean-François Belleface l’ancien directeur du CCFN de Zinder au Niger où nous avions enregistré l’album de Serendou est également de la fête, tout comme les amis, Michel Godard, Gavino Murgia, les Sous Fifres au complet, la fête va pouvoir commencer. On installe le « Bateau Livre », une très belle idée de partage de littérature gratuite posée sur le site et fabriquée par Jean-Michel Rubio avec l’aide des bénévoles de l’équipe, superbe!
Bato
Les Sous Fifres démarrent les hostilités, puis le cabaret se lance autour du Grand Orchestre du Karaboujan incrémenté des musiciens présents (René Lacaille, João Do Pife et la Banda dos Irmaoes, Michel Godard, Gavino Murgia, Linda Bsiri, des acrobates, trapézistes phénoménaux, Sylvain Roux et le tout amené par l’univers poétique de Denis Péan.
Jennifer
Un très beau final et tout le monde part pour le feu d’artifice. Cette année a été marquée par la triste disparition de Bizu, l’artificier historique du festival et ce soir un hommage lui est rendu par ses collègues. Le feu sera superbe, tout en rouge, quelle puissance!! Retour au site ou joue René Lacaille et l’orchestre Zambrocal qui invitent ce soir le Minimum Fanfare. La soirée se terminera avec le Minimum Fanfare au bar, ils vont jouer superbement rejoints au bout d’un moment par Damien Bachère, Marion, et quelques autres. Je vais dormir, tout celà démarre bien.

Samedi 28 Juin
J’arrive au site et les drôles (les enfants) son en place. Pendant près de 2 heures, les danses et chants vont se succèder, les fifres jouent, les enfants chantent et dansent.
Enfants
Cette année, ils ont écrit une belle chanson sur le festival, je suis très ému d’avoir cette vision enfantine sur cette belle fête. Puis, dans l’après-midi, vont se dérouler parallèlement un stage de danse et un atelier de fabrication de Pifano, animé par João Do Pife et ses amis.
Atelier
Cela se terminera en grande farandole avec près de 40 Pifanos qui déambulent sur le site pendant que les musiciens du bal font le boeuf au bar. Les amis bretons de la FFI (Fanfare Familiale et Intercommunale) sont arrivés, ils vont taper le boeuf avec les Sous-Fifres que les amis appèleront les Fous Fifres. Toute l’après-mid est un peu tendue car les prévisions météo sont alarmistes, aletre orange de la Préfecture, annulation de festivals dans la région autour de St Pierre. Pitou, Pierre et toute l’équipe organisatrice est sous tension, les conditions de sécurité sont là mais on ne sait pas ce qui va nous tomber dessus. Les rafales de vent nous font peur mais pour l’instant celà tient.
La banquet arrive, Sylvain Roux joue avec Francis Mounier, un temps de poésie dans cette univers convivial, la Fanfare FFI joue et chante, les Brésiliens ont l’air complètement ahuris par cette énergie et cette généreuse simplicité. Le bal démarre pendant ce temps là, le groupe joue très bien et après un nouveau feu d’artifice majeusteux le groupe Mister Klof se met en place, superbe musique à danser, je vais me lancer dans une ridées 6 temps et entraîner avec moi France Musique et quelques non initiés qui se prennent au jeu de la danse en rond. Je rentre dormir et accueillir Virginie Magimel qui arrive d’un concert dans les Landes.

Dimanche 29 Juin
Levé de bonne heure, j’arrive sur le site avec Virginie et on nous annonce que tout est déplacé sous le chapiteau en raison de l’avis de pluie et de vent prévu pour l’après-midi. Nous allons répéter sous la halle avec les participants au Rondeù Bigarrat pendant que tout le monde s’affaire à déplacer scène, système son et tout le matériel sous le chapiteau. La répétition va très bien se passer, après un débriefing avec Sylvain, Marion, Francis et Pitou. Nous allons filer le programme.
Rondeu
Tout se passe très bien et je suis super ému de voir tous ces fifres de tous les âges et d’horizons si divers jouer ensemble. Les Brésiliens sont impressionnés par la horde qui se prépare pour l’après-midi. Nous retournons au chapiteau pour la conférence sur les Pifanos de Pagina 21, avec Amaro Filho assisté par Adail Viveiros. Les conditions d’écoute sont difficiles car le chapiteau est très sonore, mais Amaro arrive à présenter son travail autour des Bandas de Pifanos de l’Agreste avec un livre qui sort spécialement pour le festival.
Puis vient le moment de l’inauguration, la fête a pour spécialité d’être inauguré le dernier jour, seront présents Pierre Scheidt le président des Sous Fifres, le maire de St Pierre, Francis Lacroix pour les Gaves (Garonnais avertis pour une vallée épicurienne et solidaire) et Michel Hilaire, fondateur du festival et conseiller Général.

Discours
Pierre dit 3 phrases, comme d’habitude, avant de laisser la place au maire qui pose le décor très rapidement sur des valeurs de partage, de fraternité, d’écoute et d’humanité. Il est chaleureusement applaudi. Lui succède Francis Lacroix, il est visiblement en colère et livre un très beau discours qui va me faire lâcher quelques larmes tellement il sonne juste à ce moment là, dans ce lieu là. Il est ovationné!! Woaw, j’en ai la chair de poule! Comme cela est juste, tous ces gens si différents qui se retrouvent autour de ces quelques valeurs simples liées entre elles, partage, échange, civilisation, musique traditionnelle vivante, imagination, rêve, utopies, humain, respect,… La classe!!!!

Ensuite, au lieu du tranquille apéritif du dimanche, s’installe l’effervescence liée au bouleversements occasionnés par cette vilaine météo. Je suis un peu inquiet pour le Rondeù Bigarrat qui est une grosse formule reposant sur les épaules de Marion, arriverons-nous à réaliser ce défi. Fédérer un orchestre improbable et hétérogène? prouverons-nous à ceux qui ont douté qu’il y a ici, des choses à créer autour du Fifre et du Rondeau? Est-ce que Marion qui se lance dans ce bain va tenir? Comment le public va t’il recevoir cette proposition dans ces conditions?
Un petit moment de tension, juste avant de démarrer ne m’aide pas à trouver la sérénité, oulala!!
Et ça démarre, Sylvain Roux entre en scène, il joue solo, au fifre, amène nuances, poésie et tendresse sur cet instrument guerrier, la classe, il est parfaitement juste dans sa posture de Fifrayre moderne, simple et imaginatif, connaissant chaque millimètre de son fifre et s’en amusant, je me régale. Puis entrent les tambours de Gans, martiaux et Sylvain introduit les Fifres de Gans, Pitou veille en coulisse au bon déroulement de l’affaire, quelle belle implication de l’ami Pitou qui donne énergie et savoir faire tout en douceur, gentillesse et sourire, toujours discret derrière, toujours omniprésent là où il faut. Nous lui devons beaucoup à ce gaillard.
Les Fifres de Gans jouent un répertoire très éloigné de ma musique mais sont là, intègres, généreux et seront vite rejoints par tous les fifres qui vont jouer un bourdon instant la boha d’Arnaud Bibonne, encore un qui a la classe. Il développe un morceau tout en précision et subtilités, connaissance du répertoire, du phrasé, de l’ornement, il expose son thème avec un très beau son, il ira loin le bougre, pendant qu’il joue, je dois m’occuper de m’assurer que les Brésiliens n’ont pas oublié qu’ils interviennent bientôt. Le bordel tropical comme le dit si bien l’ami Vitor Lopes prend du sens dans les difficultés à nous synchroniser avec la gentille équipe brésilienne qui ne fonctionne pas du tout sur les mêmes modes organisationnels que nous. puis arrive l’attaque sauvage des Fifres sur Arnaud et les Sous-Fifres entrent dans la danse et les danseurs entrent dans le Rondeau, le public s’implique dans la proposition qui lui est faîte et les énergies se mélangent, les danseurs, les musiciens, Pitou qui veille au grain, la bulle se fabrique. Je regarde le public, il est avec nous, attentif, impliqué, comprenant peu à peu ce qui se joue là, l’enjeu de ce moment.
Les Aganits arrivent, un orchestre intrigant, hors temps, un tuba rustique et deux Fifrayres virtuoses qui posent leur morceau avec classe et radicalité, hey!!!!!
aganits - copie
Très belle découverte pour moi!
Je monte sur scène avec Francis au baryton et Sylvain à la clarinette, nous tuilons la pulsation du rondeau et improvisons tour à tour sur ce tempo envoutant, je regarde le public, il est avec nous….Le morceau s’achève, je pars chercher les Brésiliens pendant que Alain Ayrolles et ses élèves tuilent un autre rondeau, ce bel ensemble très très jeune est là avec nous avec Alain, pédagogue impliqué et généreux. Je suis en panique, les Brésiliens sont là mais il y a confusion! Ils pensent que c’est leur concert! Aïe! Je dois leur expliquer avec mon portugais approximatif qu’ils doivent jouer maintenant 5mn autour du Rondeau. Je regarde Pitou, la scène, un ensemble de percussionnistes emmené par Fauzy joue du feu de Dieu! ça groove monstrueux, Pitou me regarde inquiet, on y va, on y va pas??? Finalement João me dit, on y va mais tu viens avec nous!!!! Mon Pifano n’est pas accordé au leurs! Les percus s’arrêtent, il faut y aller. Je découvre que j’ai 2 notes en commun avec les Nordestins, trop tard, c’est parti, je suis embarqué! João et son groupe arrivent avec leur pulsation magnifique! Je braconne avec mes 2 notes pendant qu’autour de moi les Pifanos chantent et virevoltent! Le morceau s’arrête!
Pitou gère la suite avec Marion et Sylvain, tout le monde est en place pour une séquence de sound painting
Soundpainting
précédant le Rondeau des 30 ans composé par Sylvain, morceau très difficile, je rejoint le groupe avec João, il y a là 50 musiciens qui se connaissaient à peine, voire pas du tout ce matin et le groove collectif est là, un chorus de Marion, de Sylvain et de Mathieu au trombone avec d’enchaîner avec Garabosse, le tube des Sous-Fifres. Je regarde la public, les yeux brillent, le bonheur est là! On l’a fait! Marion est émue, jusqu’au larmes, comme nous tous, pour ce moment de partage exceptionnel. Le public acclame l’orchestre, la horde plutôt! Tout cela est passé très vite mais quel beau moment! Nous pouvons être fier. Lancé il y a un an, réalisé avec quelques soucis et autres embuches, Marion, avec l’aide de tous à réussi son défi! La proposition est acceptée, elle devient évidente, comme ayant toujours été là!
Superbe.
Pas le temps de souffler, il faut aller casser une croûte et envoyer Marion déjeuner. Puis place à la création de Michel Godard et du Josem (Jeune Orchestre Symphonique de l’Entre Deux Mers), je n’entendrai malheureusement que 2 morceaux dont le splendide « En Avant » que j’avais entendu à plusieurs reprises avec la Collectore. João Do Pife et La Banda Dos Irmaoes se met en place et feu!! En place pour une heure de groove monstrueux, avec un ensemble de percussions et 2 flûtes trad obsédantes, João a une pêche hallucinante pour son âge, il ne faiblit pas, quel tempo! Quelle énergie! Quelle générosité, le concert d’une heure enchaîne les morceaux sans faiblir pas de pause, une énergie colossale! Je pars jouer 1 morceau avec eux et le concert se termine avec une nouvelle horde de Pifanos cette fois, tout en rythmes brésiliens.

Pifanos1 Pifanos2 Pifanos3
Puis arrive Mamar Kassey, Yacouba et Barry sont heureux d’être là, je suis également super heureux de voir les amis avec cette musique sur la scène des Fifres, le groove est sahélien cette fois, le takamba hypnotise le public et la puissante rythmique du kalangou et de la calebasse soutenue par la basse précise de Karim et les très beaux arrangements de Douma viennent clore un festival merveilleux. Tout le monde a le sourire et dans avec les Nigériens, moi le premier! Quelques morceaux avec les amis et un dernier salut avec Pierre et les autres artistes présents sur le festival. L’utopie est là! Palpable, concrète, portée par cette merveilleuse énergie bénévole de toute cette fête! Quelle chance j’ai d’y être, je le mesure pleinement!

Salut1 Salut2
Gavino Murgia, à côté de moi rayonne! Tout comme Marion, Sylvain, Pitou, Pierre, Yacouba et tout le groupe,…. Oulala! Encore des émotions!
Les Sous Fifres repartent et entraînent le public vers le bar gascon où la nuit se terminera tard!
Je reste dîner avec les amis de Mamar Kassey et
Très tard pour moi, embarqué pour une folle soirée avec Gavino Murgia que je n’exposerai pas ici.

Lundi 30 Juin
Grasse matinée, je me repose, un petit tour sur le site pour déjeuner, je fais une petite Interview avec Raphaël, le documentariste Brésilien. Et ensuite, petit massage chez Francine avant de revenir sur le site, j’envoie les Brésiliens voir le match de foot et me prend un petit apéritif avec les amis. Ce soir le dîner est offert par le comité des fêtes et, à l’issue du repas nous partons tous pour la tracto-parade, en gros vous entassez dans une vieille remorque de tracteurs d’infatigables gascons qui jouent sur le trajet entre le site du festival et le centre du bourg, pendant que le chauffeur fait tout pour que la musique déraille.
Une fois au bourg, les enfants nous attendant pour quelques danses sur le parvis de l’église.
danse-place-du-village
A la nuit tombée démarre la retraite aux flambeaux au son du Fifre et à la lumière des lampions portés par les enfants.
Procession1 Procession2
Nous arrivons sur le site où nous attend un spectacle pour les enfants avec feu d’artifice merveilleux, une fois de plus. Puis place au bal du lundi soir, complètement déglingué, tout le monde se lâche, pour des chenilles et autres lambadas jusqu’au matin!.

Mardi 1 Juillet
Voilà, départ matinal, nous passons acheter du vin au Chai de Paul Dartigolles et après un petit au revoir sur le site, nous remontons tranquillement vers la Bretagne, une escale à Nantes pour déposer Laura, une escale à Pontivy pour déposer Manon, une escale à Troguery, pour récupérer la voiture, je laisse Riquet arrive à Kerlavéo vers 20h00.
Que d’émotions, encore une fois. Voilà 6 éditions auxquelles je participe de ce merveilleux festival, encore des surprises célestes. Encore abasourdi par l’incroyable énergie collective fédérée par ce rendez-vous et toute l’humanité qu’il dégage. Je reviens la tête pleine de sons, les yeux pleins de couleurs et en mémoire tous ces moments de travail, de tendresse et de rire autour de cette petite flûte.
Merci aux Sous-Fifres pour être vraiment ce qu’ils sont, des Fous Fifres, célestes, généreux, partageurs, citoyens, debouts!!!!