Du 21 au 24 Avril – La Fête des Bergers – Semmama – Tunisie

Jeudi 21 Avril
Voilà, je suis à Brest en partance vers Marseille puis Tunis pour une nouvelle aventure. Je dois me rendre à Sbeitla dans les montagnes Tunisiennes pour participer à la Fête des Bergers. Il s’agit d’une sortie de transhumance qui va s’effectuer aux sons des Casbah (flûtes) et Bendir (percussions).

Accueil

Le coupable de cette nouvelle aventure est Florian Oliveires, le directeur du Silo et programmateur du festival « Détours de Monde » à Chanac. Nous avons échangé à plusieurs reprises sur les flûtes pastorales, la transhumance, …il s’avère que Détours du Monde est un festival itinérant et Florian voulait m’impliquer sur l’édition de juillet prochain. Comme seront présents les musiciens que je vais rencontrer à Sbeitla, Florian trouvait judicieux que je parte pour une première rencontre aujourd’hui qui permettra, peut-être, d’imaginer des choses pour le mois de juillet.

Je reçois quelques informations au préalable, il semblerait que nous soyons attendus:

Fête des Bergers

Semmama3

 

 

 

 

 

 

 

 

Galère, l’avion de Brest n’arrive pas atterrir à Marseille, le commandant décide nous envoyer à Montpellier, je vais rater mon avion vers Tunis. Panique à bord, je préviens Florian, Imed, c’est le branle bas de combat en Tunisie et à Montpellier, je suis là, impuissant à attendre les instructions des hôtesses de l’aéroport. Finalement, je prends le bus vers Marseille, j’y dormirai ce soir, Florian et son équipe me trouvent un autre vol. Arrivé à Marseille, Air France me dit que ma correspondance n’étant pas chez eux, je dois me débrouiller pour mon logement ce soir. Merci Air France! Complètement aberrant.
Bon, je m’organise, appelle Florian et trouve un hôtel pour la nuit.
Me voilà ce soir dans une zone près de l’aéroport, tout seul à manger de la nourriture industrielle alors que je devrais être à Tunis avec les amis de la fête des Bergers. Bon, ce sera l’occasion de me reposer et de prendre des forces pour le week-end qui arrive et je ne veux rien rater.

Vendredi  22 Avril
Levé tôt, petit dèj et en route vers l’aéroport. Ce matin les infos tournent en boucle autour de la mort de Prince. Incroyable, le monde va très mal et on occupe l’opinion avec un évènement comme celui-là, puis le foot, les futurs jeux olympiques, pas un mot sur les migrants, la Syrie, la Lybie, le Congo,.. et vive la pub. Beurk!
Tout va bien se passer aujourd’hui, enregistrement des bagages, embarquement, vol, arrivée,.. Je suis attendu à l’aéroport Tunis Carthage par 2 amis de l’organisation Bakhta et Jihed. Ils sont très sympas, j’ai même doit à une rose de bienvenue,

Bendir-fleur

Bakhta s occupe d’un festival à Tunis et à l’intérieur du pays où elle ne programme que des créations pluridisciplinaires autour de l’improvisation, lui est musicien percussionniste et est impliqué sur de nombreux projets ici. Nous allons partir pour 3h30 de voiture à l’intérieur du pays. Nous écoutons de la musique et discutons des instruments de musiques de Tunisie, des percussions, des luths, hautbois traditionnels et flûtes bien sûr. Ici ça s’appelle la Gasbah. Je viens ici pour rencontrer des flûtistes traditionnels jouant de cette flûte pastorale associée à la transhumance et jouée avec des percussions, cela va être la découverte. Je suis attendu, l’idée est de faire une rencontre musicale avec d’autres musiciens extérieurs à cette pratique, sont présents Imed Alibi  (percussions), Michel Marre (trompette),.
Je découvre le pays durant le trajet au son des musiques de Khyam Alami (magnifique), Thomas de Pourquery, Hijezz Karr, .. il fait chaud, cela fait du bien de se reconnecter avec de la chaleur et le soleil. Le paysage est très sec, alternent zone arides et plantations d’oliviers, figuiers de barbarie, palmiers…

Vers Sbeitla

au loin de majestueuses montagnes, nous regardent de leur fierté éternelle  vers Sbeitla2
La route défile, d’interminables lignes droites où le traffic est bien dense. Je discute avec les amis et me bricole mon petit kit d’intégration
Bonjour: Al Slama
Merci: Aïcheki
Au Revoir: BissLAMA
Comment ça va: Labèss
Bon appétit: Chehia Taïba
Joue un morceau: Allab mourceau
Chante: GHanni Aïchik
On bouge: NeTharkou
C’est pas facile: Mouch Sehel
ça va s’arranger: Taou Tethall
Une petit pause déjeuner au bord de la route, nous trouvons un restaurant populaire, je me retrouve un peu dans certaines ambiances du Kurdistan.

Bord de route-resto

Nous parlons de la situation en Tunisie où tout est très confus. Passée la révolution, la situation qui était positive est devenue très confuse, des gens comme Marzouki que j’avais entendu très impressionnant au début des printemps arabes est devenu insignifiant, sans idées, sans projets, donnant juste l’impression au peuple tunisien qu’il voulait rester accroché au pouvoir comme la bernique sur son caillou. Un de plus à sombrer dommage.
Puis nous parlons d’Al Quaida, car, en fait, ma venue à la fête des bergers comme celle des co-voitureurs est de soutenir un festival populaire menacé par la chappe de plomb d’Al Quaida -Aqmi dans les montagnes entre l’Algérie et la Tunisie. Donc, ils sont présents tout près du lieu du festival. La venue de tout le monde à Sbeitla est de dire aux terroristes qu’ils ne gagneront pas, que les Tunisiens n’en veulent pas. Les attentats en Tunisie ont fait chuter gravement le tourisme qui est une ressource très importante ici. Les deux amis ont l’énergie de leur jeunesse, sont fiers et se battent pour la Tunisie de demain. Ils sont forts et sont beaux à voir et à entendre.Envie de liberté, envie d’imaginer, de créer, d’avancer, d’être!
A l’approche de Sbeitla tout change d’un coup, le paysage se minéralise, on sent l’aridité, le désert se rapproche, et toujours ces montagnes, ces montagnes,.. On voit de plus en plus de moutons, nous sommes vraiment sur une terre d’élevage. La présence militaire devient perceptible, des check points ici et là. Du coup dans la voiture, un besoin d’alléger l’ambiance se fait sentir. Et hop Amazigh Kateb à fond! Superbe! Quel mental.
Je comprends les angoisses des habitants de la région avec la menace fanatique, l’habitat est très dispersé. Il y a ici et là de l’habitat isolé, facile pour des terroristes de descendre terroriser les habitants de la région. Quel bazar.

Le paysage est magnifique, les montagnes sont vraiment impressionnantes le ciel bleu découpe le relief en silhouettes majestueuses, massives et fières.
Je suis attendu, les musiciens ont travaillé toute a journée et il est 18h00 quand j’arrive enfin.

Minerva
Michel-MustaphaNous attaquons directement la musique et je m’insère dans la répétition, nous voilà avec une belle équipe, Imed est très sollicité, il doit coordonner, être en lien avec l’organisateur, traduire, faire le lien entre des musiciens traditionnels et des musiciens professionnels, parfois la méthode, l’écoute n’est pas la même.
Sont présents:
Mustafa Dhibi gasbha
Kamel Belaïd: chant
Saliha Helali: chant
Ammar Salhi: flûtiste aveugle
Djemaï: Poête
Michel Marre: Trompette
Imed Alibi: percussions
Jihed Khemiri: Percussions

Musiciens
Nous tâtonnons, difficile de définir des conventions car les codes musicaux ne sont pas les mêmes, Nous verrons demain si l’écoute fonctionne. La musique est belle, la chanteuse Saliha est magnifique, son chant est bouleversant, ils commencent un morceau en duo chant/gasbha avec Mustapha, c’est magnifique, j’en ai les poils des bras qui se hérissent. Nous allons travailler pendant 2h, Parfois ça marche, parfois ça tourne en rond. Je sens que Imed est un peu angoissé car il veut montrer quelque chose de professionnel demain. Là, ce n’est pas simple, les codes différents induisent un temps de travail plus long et là nous sommes tenus de jouer demain!
Michel Marre a un super son, une très belle écoute et nous sommes là à tenter de créer des ponts, à tenter de gérer de la dynamique.
Je vais ensuite faire une interview des flûtistes, de la chanteuse, d’un poête et d’un autre chanteur.

Trio

Chacun me présente son instrument, son répertoire, d’où il l’a acquis, quand nous arrivons au poête, il nous déclame un texte qu’il a écrit pour sa belle soeur qui a sauté sur une mine et a qui on a amputé une jambe. Il nous explique que les mines sont devenues très courantes ici. Posées par les djihadistes pour lutter contre l’armée, ces mines ne touchent que des civils, bergers, enfants, .. qui pratiquent ces petites routes de montagne. Horreur quotidienne et pression permanente. Je commence à comprendre le symbole et l’importance de cette fête.
Le lieu où nous sommes est très beau, c’est ce qu’on appelle ici un « Théâtre de poche » il y a une belle énergie, une énergie de battant.

Minerva2

Les gens ici sont fiers de ce qu’ils sont. Je rencontre Elie, un sociologue qui travaille en Tunisie depuis quelques années, il  m’explique que la révolution en Tunisie est venue d’ici, ce ce peuple rural vivant essentiellement d’élevage et échangeant laine, viande, lait contre fruits, poissons,.; et autres denrées venant d’Algérie, de Lybie. Tout cette économie s’est effondrée et les gens d’ici se sont révoltés sous Ben Ali car la misère avait trop duré. Depuis la révolution, la situation n’a pas évolué malgré la révolution et un pouvoir central qui se désintéresse de cette région, avec en plus maintenant, la présence d’Al Quaida dans les montagnes très proches. D’ailleurs, le festival demain se passe dans les Montagnes, nous serons tout près d’Ai Quaida. Tout le monde sent le danger et la menace mais les gens ont décidé de ne pas lâcher prise sous la pression. Me voilà dans une incroyable énergie où l’humilité s’impose.
Nous passons à l’hôtel, au restaurant et terminons la soirée dans un cabaret où se produit un trio avec 2 percussions et un clavier aux sons étranges de cornemuses, de kanoun,.. c’est très kitch, c’est très fort. Nous choisissons d’aller dehors boire un dernier verre, Imed, Michel, Jihed, Bakhta et moi.
Nous continuons à discuter de vie en Tunisie, il n’y a pas de femmes dans ce cabaret, à part les serveuses, j’en fais part à Bakhta qui m’explique que ces lieux sont réservés aux hommes, dans des régions comme celles-ci, les hommes ne rencontrent pas les femmes dans les boîtes, cabarets, bars,.. les mariages sont arrangés entre familles, c’est la tradition. A Tunis, la chose est, bien évidemment différente.  Nous continuons à parler de la menace Al Quaida, Imed est impressionnant, c’est un merveilleux percussionniste ayant joué avec Emed Matlouty, Robert Plant et beaucoup d’autres, il avait le tapis rouge lors des journées musicales de Carthage mais il reste attaché à sa région, à sa culture, à ce patrimoine musical merveilleux. Il reste calme alors que son téléphone est en permanence en train de le solliciter. La classe.
Voilà, premier jour en Tunisie avec beaucoup d’informations à digérer et une situation très étrange à vivre. La musique contre la violence. L’écoute et le respect et l’amour face aux armes.

Samedi 23 Avril
Bonne nuit, réveillé par les camions; Petit déjeuner, je retrouve Mustapha à l’hôtel et nous allons faire une petite répétition en pupitre dans le restaurant de l’hôtel. Puis, ne sachant pas à quelle heure nous partons sur le site, précisément sur les communes de Henchir Boufaroua et d’El Wassaia au Mont Semmama, nous décidons d’aller faire une ballade sur le site historique de Sbeitla,

Site Historique1

c’est magnifique, il y a ici un site de 70ha  avec des ruines datant de l’Empire Romain. L’architecture est impressionnante, on nous explique les pressoirs à huile, l’irrigation, je fais la connaissance des gens de la WWF venus spécialement pour la fête des Bergers, je me fais une petit promenade avec Michel Marre et un guide qui veut nous vendre des lampes à huiles et des morceaux de pierre du site, nous allons bien rire tous les trois.

Site Historique2 Site Historique3  Site Historique5 Site Historique6 Site Historique7 Site Historique8 Site Historique9

Retour à l’hôtel et petit pot avec Bakhta, Michel, Imed et Jihed.  On discute de choses légères et d’autres moins, avec le terrorisme les gens sont à cran ici. Pour l’instant nous ne pouvons accéder au site, nous sommes surveillés très discrètement mais en permanence.  Nous verrons à quel moment nous allons sur le site.
Mustapha est toujours avec nous, il est très heureux de notre venue et se montre très disponible et généreux. Nous passons beaucoup de temps à attendre les instructions, on va manger? On va répéter? On bouge? Le journée va tourner autour de ces 2 dernières questions; Nous allons répéter un peu dans le beau théâtre de poche de Sbeitla, Puis, on file vers les montagnes et Henchir Boufarwa – Semmama où se déroule la fête.

Fête

Nous arrivons sur place et le décor est planté, magnifique paysage minéral, vision à l’infini et des militaires un peu partout. Nous sommes encadrés par un dispositif nous rappelant que les djihadistes sont tout près.

Blindés

Cheval+flics

 

Il y a plein d’enfants, c’est très touchant. Nous allons faire une rapide balance, le son est très roots et l’écoute sera nécessaire.

Balance1 Balance2

Puis, on attend, on attend… il y’a une grande tente où es femmes chantent, c’est plein de couleurs et de joie. (Photo: Pierre Gassin)

Pierre Gassin

En regardant autour de moi, je vois les costumes bleu marine de la police et kaki des militaires, il yen a vraiment beaucoup. Un troupeau de moutons arrive, les enfants dansent autour des bêtes.

Moutons

Nous allons démarrer quand on nous dit d’attendre encore un peu car le gouverneur de la région n’est pas encore arrivé. Cette attente fait retomber l’énergie un peu dangereusement, j’en parle avec Jihed qui a peur également de la baisse de régime.

Fête+enfants

Enfants2

 

Puis le convoi arrive enfin, nous allons pouvoir démarrer. Quelques discours et c’est parti! Le concert passera super vite, la chanteuse est émouvante et profonde, mes collègues de Gasbha habités par leur art, leur flûte, leur musique. La section rythmique de Jihed et Imed est redoutable! Ca tourne, ça tourne,..

Semmama2 Semmama

L’ensemble a du mal a trouver un son commun car il y a beaucoup d’accents différents mais l’énergie et la générosité sont là. Le public se met à danser et la proposition semble être entendue, partagée et encouragée. Tout se passera bien, nous partons ensuite vers les montagnes, nous roulons sur des chemins de terre en convoi avec toujours cette présence militaire après une petite marche, arrivons au sommet  d’un col où nous aurons droit à de merveilleux chants d’enfants dirigés par Adnen.
Adnen

Cet homme est remarquable, il est professeur de français dans la région, il est originaire d’ici et aime sa terre, ses habitants, ses enfants. Il est l’instigateur de cette fête et s’est battu malgré d’énormes difficultés pour qu’elle puisse avoir lieu. Il dirige les enfants avec amour et passion. Il en faudrait d’autres des hommes comme celui-là..

Enfants-montagnes3

enfants-montagnes

Il y a également des danseurs de hip hop, ils vont faire une battle sur une petite scène installée pour l’occasion,je fais du son, enregistre des moments de cette fête. Le vue ici est magnifique, nous voyons le paysage à parte de vue, ces reliefs somptueux parsemés d’oliviers et de troupeaux de moutons.

Moutons-montagnes Moutons+sécu

Nous redescendons, je croise des regards, les gens sont émus et heureux d’être ici, je glane ça et là des chants durant la marche. Nous faisons une pause près de la maison de la famille de Adnen, sa maman a préparé des pains que nous trempons dans l’huile d’olive et dans un mélange de fromage et de miel.

Retour sur le site où nous avons joué pour partager un couscous, Il y a un bus qui est venu de Tunis avec à son bord des journalistes et autres personnalités, je partage mon repas avec une journaliste politique avec laquelle j’aurai un échange très intéressant sur la vie en Tunisie puis la fête reprend. Il y a un groupe de jeunes entre 16 et 20 ans qui va se jouer et les gens vont danser, un feu est allumé et les gens vont danser autour, rituel païen me rappelant le Tantad breton, la transe monte.
Tantad

Puis s’enchaînent danses, poésies scandées, discussions avec les uns et les autres,….nous avons tous, à ce moment, le sentiment de vivre un moment exceptionnel.
Tantad2

Dimanche 24 Avril
Me voilà levé de bonne heure et j’attends les amis dans le hall, seul endroit où j’ai internet et continue la rédaction de ce carnet de route en les attendant. Imed arrive et il faut partir immédiatement sur le site. Nous sommes attendus. Nous arrivons avec Selim l’ami chorégraphe de Imed et ce dernier me dit tout de suite de prendre une flûte. Pensant que nous allons jouer en duo, je prends les plus sonores, une flûte en fa non tempérée fabriquée par Gilles Léhart et mon pifano fabriqué par Zé Claudio au Brésil. Nous commençons à jouer quand nous sommes rejoint par Saliha et Ammar. Je m’approche d’Ammar pour écouter ce qu’il joue et me rends compte que nous avons 3 notes en commun, ola! il va falloir braconner sur ce coup là. Je me colle à lui et tente de mélanger au mieux nos 2 timbres sur la mélodie qu’il joue, il met des variantes et des subtilités rythmiques partout le bougre, je m’accroche, me pose en résonance, écho, contretemps, syncopes, souffles, slaps, Exercice périlleux.
Puis nous prenons un café avec les amis, je rencontre plein de gens avec qui nous parlons de la veille. Un trio se met en place pour un concert avec Oud, claviers, percussions, puis le gouverneur,arrive et démarre un protocole que je ne comprends pas bien.

Dimanche Dimanche2

Puis Adnen vient chanter, ce type est incroyable. il fait tout ici.
Malgré les tourments du moment et du lieu, on n’oublie pas les autres et un temps d’hommage sera également consacré  eux cousins de Palestine.
Je vais flâner un peu sur le site, prends quelques photos des moutons, transite vers leurs cousins déjà sur les barbecues,

Barbecue

je prend une photo et là, on me donne une côte d’agneau direct, simplement et franchement, voilà des moments simples, généreux, nécessaires. Je rencontre un musicien tunisien installé à Marseille quand j’entends que l’on m’appelle au micro, ok, je file prendre ma flûte et participe au final avec tout le monde, je retrouve Mustafa, les morceaux que nous avons travaillé commencent à rentrer même s’il en profite pour mettre des variantes partout! Je sors les cloches que l’on m’avait offert dans le Nordeste et les fais sonner sur le son d’ensemble. Et voilà! c’est fini, c’est très émouvant, il va falloir quitter la bulle et les amis pour repartir chacun sur nos chemins. Tout le monde se salue et promet de se revoir. Nous prenons la route du retour vers Sbeitla, derniers regards sur cette campagne très pauvre,

Sbeitla
nous avons partagé des moments avec des gens qui vivent de très peu et qui, comme toujours, se sont montrés merveilleusement généreux. Des sourires, des rires, de la dignité, de l’amour et du respect. Voilà tout ce que l’on reçoit dans ces moments intenses. Je laisse planer mon regard sur les troupeaux, les montagnes, les remorques chargées de moutons tractés par des ânes, guidées par de jeunes enfants dans ce univers très minéral.

Remorque Ane

Ane

Dernier salut à Adnen à Sbeitla, j’ai rencontré là un homme merveilleux, militant, engagé, volontaire pour sa région et sa culture, il s’est battu avec bravoure pour que cette fête puisse avoir lieu. ce ne fût pas simple, l’organisation la sécurité, le protocole,.. contre vents et marrées il a défendu son idée et a réalisé ce moment de rencontre merveilleux pour nous tous. Un grand merci Adnen.
Puis, je rentre avec Himed et Selim le chorégraphe, le retour passera plus vite que l’aller. Nous ferons une petite pause pour déjeuner dans un petit resto en bord de route et arriverons vers 17h00 à Tunis.

retour

Tout le monde est très fatigué. Je me pose à l’hôtel, une douche, une sieste et une petite ballade dans Tunis.

De retour en Bretagne, je découvre photos et vidéos dont celles-ci:

Merci à tous les participants à cette fête et aux deux entremetteurs Florian Oliveires et l’équipe de « Détours du Monde » et Adnen Helali pour la fête des Bergers.

Moutons nocturne