Printemps 2020, nous sortons du confinement et je croise sur le marché du village régulièrement des institutrices de l’école. Je suis en mode « Transmission » en ce moment et j’échange avec Nathalie qui me dit qu’elle a toute confiance en moi et que l’on pourrait tenter des aventures à l’école ensembl
Entendu, nous prenons rendez-vous à la rentrée et nous allons parler de la curiosité, de l’imagination, de l’écoute… du monde, de la nature, du local, …
Première séquence durant l’automne, je me rends à l’école Yves Tredan pour présenter quelques flûtes et leur secret avec l’idée de leur donner l’envie de chercher les secrets…. j’aurai des retours très touchants par la suite.
Puis quelques semaines plus tard, je reviens avec un petit système son et donne aux enfants quelques clés pour lire le son:
La droite-la gauche, le proche-le lointain, le grave-l’aigu,…
Et je fais écouter des prises de sons soit rurales, soit urbaines,.. sans expliquer la provenance de ces sons. Je demande d’imaginer, de me décrire les sons, le résultat est magnifique d’imagination, nous tenons quelque chose…. Ensuite, cela sera un peu plus compliqué, re-confinement, relâche/reprise, re-re confinement,… tout cela créé de sévères perturbations dans l’organisation. Le maitre mot du moment est souplesse… tout le monde s’adapte progressivement.
La classe de Stéphanie travaille parallèlement sur du slam avec le collège. Je viendrai d’abord en Mars puis en Mai enregistrer les élèves lire leur textes et échanger avec les intervenants. La classe de Nathalie a décidé d’écrire un conte autour de la rivière Le Léguer.
En mai, tout commence à se réouvrir, je reviens à l’école avec de quoi enregistrer les textes des enfants. Le slam et le conte. J’installe le studio dans l’infirmerie, les élèves se succèdent, je les enregistre. Puis je passe dans les classes et nous faisons des sons pour les bruitages.
Nous échangeons sur les sons judicieux, nécessaires et surtout réalisables. Puis au travail!! Nous faisons les prises.
Je retourne ensuite au barrage de Kernansquillec faire quelques prises additionnelles.
Je vais passer quelques jours à éditer les prises, nettoyer, monter, corriger et puis commence l’habillage sonore.
Il me manque des chants d’oiseaux, pas de soucis, il y a tout ce qu’il faut à Kerlaveo. Après le premier montage, j’aime garder du temps pour prendre du recul, reprendre le travail avec un autre regard et d’autres oreilles.
Je vais terminer le montage du conte d’abord puis, je vais m’atteler à celui du slam.
J’ai peu de compétences en ce domaine et je vais demander à la maitresse ainsi qu’à une amie de me faire parvenir du son afin de m’imprégner du rapport texte/musique.
Histoire de faire plaisir aux enfants, je vais découper des tubes pour n’en garder que la charpente musicale. Très long et fastidieux,… puis au bout d’un moment, je vais assumer ma collaboration et injecter Steve Reich, Pat Metheny, Keith Jarret et Jacques Pellen dans le montage.
Finalement, je trouve que cela fonctionne.
Après réécoute et dernières modifications, je vais venir à l’école faire écouter les 2 bandes sons.
J’installe un petit système histoire d’avoir une écoute précise et fidèle.
La matinée verra s’enchainer les classes venues écouter le conte et le slam.
Les réactions sont variées et intéressantes chez ces enfants peu (pas) habitués à écouter du son sans image.
Voilà du pollen de posé dans ces jeunes têtes, à voir les fleurs que cela donnera dans quelques années.
Merci à toute l’équipe pédagogique pour cette riche collaboration et douce dans un contexte si complexe.